Le SEO a beau être une discipline marketing qui évolue continuellement, il n’en demeure pas moins que certaines bases définies lors des débuts du SEO sont toujours d’actualités.
Il y a quelques jours, Google annonçait une mise à jour de son algorithme visant à mieux identifier et pénaliser les pages satellites. On parle ici de pages à valeur questionnable dont l’unique objectif est de se classer avantageusement dans les résultats de recherche sous des requêtes spécifiques.
Le sujet des pages satellites n’est en soi rien de nouveau, et remonte à l’ère préhistorique du SEO. C’est pourquoi il est surprenant de voir Google consacrer de l’énergie à une technique qui est pourtant beaucoup moins en vogue qu’auparavant, puisque les méthodes de détection de Google se sont grandement améliorées avec le temps. On pensait que Google avait la situation bien en main, mais cette annonce officielle indique qu’une mise à jour de l’algorithme est nécessaire.
Aujourd’hui dans cet article, nous analyserons les raisons derrière l’arrivée imminente de cette mise à jour de l’algorithme de Google, et comment les webmestres et stratèges SEO devraient réagir.
Table des matières
La définition d’une page satellite, selon Google
Débutons tout d’abord par une définition en règle d’une page satellite, question de bien pouvoir comprendre la suite de cet article.
Dans les mots de Google, les satellites (en anglais doorway pages) sont des pages et/ou des sites créés spécialement pour les moteurs de recherche, et non nécessairement pour les utilisateurs. L’objectif de ces pages consiste à se classer dans les moteurs de recherche sous des mots-clés spécifiques. On peut imaginer les pages satellites comme des passerelles souvent minces en contenu de qualité, qui doivent simplement rediriger le visiteur vers l’ensemble du site.
Il faut également comprendre que dans la plupart des cas, l’intention derrière une page satellite est de manipuler l’algorithme de Google. Quelques modèles populaires de stratégies de pages satellites :
- Dissimuler du contenu uniquement pour les robots d’indexation et non visible pour les moteurs de recherche, aussi appelé « cloaking ».
- Faire une redirection vers une deuxième page avec un « meta refresh » suivant le clic du visiteur.
- Promouvoir une page de destination dont la seule vocation est d’encourager des clics sur des résultats publicitaires et/ou d’affiliés.
- Créer une page de destination pour chaque ville dans laquelle une entreprise offre un produit et/ou service, et utiliser ces pages de destination pour guider le visiteur vers le site principal.
Voici quelques exemples visuels de pages satellites à faible valeur pour les utilisateurs.
Exemple 1
Le seul objectif de cette page est de rediriger le visiteur vers la succursale la plus près géographiquement. Cette page n’a donc aucune valeur pour l’utilisateur, qui idéalement ne devrait pas avoir à utiliser cette passerelle pour accéder au contenu final.
Exemple 2
Cet exemple est une version un peu plus raffinée du cas précédent. Encore une fois, l’utilisateur n’a pas de contenu à consulter, uniquement des liens suroptimisés menant vers d’autres parties du site. Nous avons ici un bon exemple d’une page créée uniquement pour les moteurs de recherche.
Exemple 3
À première vue, il semble que cette page ne soit qu’un catalogue e-commerce ordinaire. Cependant, chaque produit redirige le visiteur vers la compagnie qui fabrique le produit en question (par exemple, Neiman Marcus), sans avertir le visiteur. Nous avons ici un exemple classique d’un site d’affilié visant à récolter une commission sur toute vente générée suite à la redirection du visiteur.
Maintenant que nous sommes familiers avec la définition ainsi que les différents modèles de pages satellites, retournons au sujet de la mise à jour de Google, et pourquoi cette annonce est à prendre au sérieux si vous êtes un webmestre ou stratège.
L’ambiguïté du sujet des pages satellites
Les exemples ici haut sont flagrants, et ne mérite même pas une seconde considération à savoir s’ils méritent d’être déclassés de l’index ou non. Cependant, dans d’autres cas, le fait d’étiqueter une page satellite ou non se révèle un sujet assez ambigu et souvent libre à l’interprétation.
En effet, la plupart des stratégies SEO ont justement comme objectif de viser l’indexation d’une page au sein des premiers résultats pour un ou des mots-clés. Google étiquette les satellites comme des « pages ou des sites créés pour un classement optimal dans les résultats de recherche en réponse à des requêtes spécifiques ». On est drôlement proche du travail quotidien des stratèges SEO, et de l’intention honnête d’un webmestre qui désire simplement que les pages de son site soient indexées et optimisées sous les bons mots-clés.
La glace est donc mince entre une stratégie SEO optimale et l’utilisation d’une page satellite pour tromper l’algorithme. La seule différence est l’intention du stratège, mais cela, Google ne peut pas vraiment le savoir, à moins de faire affaire avec des cas flagrants comme les exemples ici haut.
Les métriques que Google pourrait utiliser pour étiqueter les pages satellites
Donc, comment faire pour éviter le couperet de Google tout en assurant l’optimisation des pages de son site Internet pour rejoindre le bon chercheur sous le bon mot-clé ?
À mon avis, la réponse se situe dans les statistiques que possède Google pour déterminer si une page répond à l’intention du chercheur. Google possède plusieurs façons de récupérer des données précises sur le comportement de l’utilisateur de son propre moteur de recherche, par exemple en cumulant les statistiques à travers l’utilisation du fureteur Chrome, les données de Google Analytics ou même en suivant de près le pourcentage de clic sur les différents résultats de recherche.
Ainsi, je crois fortement que l’expérience de l’utilisateur est un facteur de premier plan dans cet algorithme. En effet, un excellent signal que Google peut utiliser pour savoir si une page répond à l’objectif du chercheur est de mesurer les statistiques d’engagement, et précisément si celui-ci demeure longuement sur la page sélectionnée, et interagit avec le site.
Imaginons le cas suivant : vous cherchez un produit précis sur Google, et faisant confiance au moteur de recherche, sélectionner le premier résultat en tête de liste. Mais, vous tombez sur une page faible en pertinence, et vous décidez de revenir sur vos pas et sélectionnez ainsi le deuxième résultat. Celui-ci est plus approprié, vous prenez le temps de consulter la page, cliquer un lien interne ou deux, avant de finalement fermer votre fureteur ou de lancer une nouvelle recherche sur un mot-clé différent.
Il est essentiel de comprendre que Google a les moyens d’enregistrer cette expérience complète. Pourquoi celui-ci n’utiliserait pas ce scénario pour promouvoir favorablement la deuxième page, si celle-ci répond mieux aux intentions du chercheur ? Si des dizaines, voire des centaines de chercheurs répètent ce même scénario, la page #1 pourrait dégringoler des résultats.
En conclusion : l’expérience utilisateur, un facteur de premier plan
Le taux de rebond n’est pas nécessairement la meilleure référence, car certaines pages répondent tellement bien à une requête qu’il n’est pas nécessaire de lancer une deuxième recherche. Exemple si vous cherchez à savoir les conditions météorologiques, ou encore lire une actualité.
Cependant, personnellement je crois que la différence majeure se situe au niveau du temps passé sur la page et le site en question, ou si le chercheur revient rapidement tester un deuxième résultat de recherche sous le même mot-clé. Il s’agit de l’ultime façon de savoir si le résultat de Google a été concluant, ou si un autre résultat mérite d’être suggéré.
Évidemment, les affirmations dans cet article n’ont rien de scientifique, et se basent sur mes propres expériences. Par contre, la satisfaction de l’expérience utilisateur est clairement au coeur des préoccupations de Google, alors il est logique de croire qu’il s’agit d’un facteur de premier plan au sein de son algorithme, pages satellites ou pas.
En espérant que cet article vous aidera à placer l’optimisation de l’expérience utilisateur en tête de liste de vos priorités SEO pour 2015.
Bonne optimisation !